PSYCHOLOGIE ET PSYCHOSOCIOLOGIE DU GÉNOCIDE
On peut trouver dans le comportement des médecins nazis les débuts d'une psychologie du génocide. Afin de clarifier les principes en cause, je commencerai par m'intéresser de façon systématique au modèle psychologique de dédoublement de la personnalité, mécanisme général auquel les médecins ont obéi en participant à l'action meurtrière.
Il est ensuite nécessaire de mettre en lumière dans leur comportement certaines tendances révélées et même exigées par l'environnement d'Auschwitz qui ont grandement facilité ce dédoublement.
Cette analyse répond à deux objectifs : elle peut tout d'abord apporter certaines indications sur les motivations et les agissements des médecins nazis et des nazis en général ; elle soulève ensuite des questions d'ordre général sur le comportement humain, sur la façon dont des êtres, individuellement ou collectivement, deviennent des adeptes de la destruction et du mal sous différentes formes, qu'ils soient ou non conscients d'agir ainsi.
Au sens le plus concret, ces deux objectifs n'en sont qu'un. S'il y a quelque vérité dans le jugement psychologique et moral que nous portons sur les caractères uniques et spécifiques des assassins de masse nazis, nous sommes tenus d'en tirer des principes plus généraux - principes révélateurs de l'extraordinaire potentiel d'autodestruction qui menace à présent l'espèce humaine.
Source : Les médecins nazis. Le meurtre médical et la psychologie du génocide. Robert Jay Lifton. Editions Robert Laffont. 1989.
Sur la psychologie de masse du fascisme. Jean-Marie Brohm
Psychosociologie du génocide. Chapitre de l'ouvrage d'Yves Ternon L'État criminel. Les Génocides au XXe siècle.
Penser l'impensable Massacres et génocides
Analyser le massacre - Réflexions comparatives (auteur J. Sémelin)
Online encyclopedia of mass violence (textes en anglais et français)
Dans son livre «The Psychology of Good and Evil», Ervin Staub résume les résultats des recherches et des lectures psychologiques qu’il a faites pendant des décennies sur les racines de ce que nous appelons le «Bien» et le «Mal» : Horizons et débats : La santé mentale après le génocide au Rwanda